Depuis le début du confinement, les enseignants d’universités font cours depuis leurs ordinateurs, sur Zoom, devant des dizaines d’écrans noirs : autant de petits carrés sombres que d’étudiants, invisibles. Les micros étaient fermés, les caméras éteintes afin d’éviter de saturer le réseau, et pour respecter l’intimité d’un chez-soi devenu brusquement lieu d’études. Puis, dans un « silence d’outre-tombe », les enseignants commencent le cours. Un monologue avec la désagréable impression de « parler dans le vide ».
Un modèle qui pourrait se poursuivre en septembre, si la situation sanitaire ne permet pas un retour normal dans les établissements où les cours à distance pourraient représenter jusqu’à 80 % de la formation. Dans les rangs professoraux, cette perspective génère de l’inquiétude, notamment dans l’accueil de nouveaux étudiants, qu’ils n’auront que très peu rencontré en présentiel.
« Contrairement au cours en ligne, celui en présentiel est fait d’un contexte bien particulier : l’ambiance, la température de l’amphi, les bruits parasites, la voix du prof… Cela va constituer l’espace propice à l’apprentissage : c’est la mémoire contextuelle. La présence de l’enseignant et sa mise en scène, qu’elle soit charmante ou antipathique, contribuent à l’apprentissage. »
Pour en savoir plus :