Un mois et demi après la mort de dix-huit migrants clandestins afghans causée le 1er mai par l’intervention violente de gardes-frontières iraniens, la tension entre l’Iran et l’Afghanistan ne retombe pas. De nouveaux incidents ont même attisé la colère d’une population afghane qui accuse Téhéran de mauvais traitements et de discrimination.
Le lendemain de leurs arrestations, des migrants ont été forcés par les policiers iraniens de ramasser les poubelles et de tondre les mauvaises herbes des terrains autour de la gendarmerie. Ensuite, ils ont été emmenés en voiture au bord de la rivière Hari Rûd, qui forme la frontière nord entre les deux pays.
« Les gardes ont choisi un endroit où l’eau était profonde et le courant fort. Même un homme grand n’arriverait pas à garder sa tête hors de l’eau s’il ne savait pas nager. Comme presque toutes les autres personnes du groupe, je ne savais pas nager. J’ai été parmi les derniers à être poussés dans la rivière. »
Raconte Mahmoud, qui souhaitait rejoindre l’un de ses frères en Iran. Cette nuit-là, il est sauvé par un camarade qui arrive à s’accrocher à de hautes plantes qui ont poussé au milieu du fleuve. Comme d’autres survivants, il dit avoir été au préalable passé à tabac par les gardes-frontières iraniens.
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